C.Pontcharraud: "rien n'est encore joué"

Alors que la phase aller du championnat 2021-2022 de Nationale Féminine 3 vient de s’achever pour laisser place à une coupure salvatrice, Christophe Pontcharraud a bien voulu dresser, pour nous, un premier bilan. Entretien.

Chauray Basket : avec la victoire à Beaumont ce dimanche, l’équipe en est à dix victoires en onze rencontres. Comment se sont passés ces trois premiers mois de championnat ?

Christophe Pontcharraud : "j’ai repris le groupe à la toute fin du mois d’août alors que la prépa physique avait déjà démarrée grâce au bon travail de Simon (Sterling). Je revenais juste des Championnats du Monde U19 et je ne m’étais accordé que cinq jours de coupure. Même si le groupe restait sensiblement le même malgré le départ de Questeline (Célestin) et les intégrations de Salomé (Baron) et Jessy (Saint-Felix), on partait quand même un peu dans l’inconnu pour plusieurs raisons : on arrivait dans une poule nouvelle avec pas mal d’équipes que l’on avait pas les autres saisons (Beaumont, Clermont, Tulle, Smash Vendée), et puis avec l’arrêt des compétitions, on pouvait se questionner sur le niveau des joueuses après un arrêt aussi long (…) Mais au final, on a la chance d’avoir des filles qui ont pu se rendre disponibles en aménageant, pour certaines, leurs emplois du temps professionnel. On a démarré sur sept entraînements par semaine, en privilégiant l’aspect prépa physique, et un programme de cinq matchs amicaux. Ça nous a aidé à être immédiatement dans le rythme, surtout qu’on démarrait avec un très gros client, Montferrand, qui ne cache pas ses ambitions de montée. Là-bas, on fait un très bon match, qui a bien lancé la saison…On a un groupe de neuf joueuses qui accepte les missions de chacune. On a déterminé ça très tôt en début de saison."

CB : suite à cela l’équipe enchaîne vite les victoires. As-tu senti un « coup de moins-bien » ?

CP : "Non, pas particulièrement. Mais il ne faut pas oublier que notre neuvième joueuse à 16 ans et a encore une grosse marge de progression. On a des joueuses expérimentées mais aussi trois joueuses qui jouaient en prénationale il y a trois ans. Des joueuses qui grandissent avec le club. Après, on n’est jamais à l’abri d’un match « sans » d’une de nos cadres..."

CB : il y a cette défaite à Smash Vendée et puis l’exploit en Coupe…

CP : "On s’était peut-être un peu habitué à gagner et en avançant dans le championnat, tout le monde a envie de « se faire » le leader. Alors forcément quand tu joues à 8 durant les 2/3 de la phase aller (Coraline Cordelier a été blessée six matchs) et que tu y ajoutes le temps de déplacement, ça fait de la fatigue, c’est indéniable. A Chantonnay et à l’ASPTT Limoges, on s’en sort bien. Le match à Smash a eu lieu dans des circonstances particulières (…) mais les filles ne se sont pas écroulées comme cela aurait pu être le cas les années précédents : on a trouvé des ressources pour remonter à -8 et suite à ce match on a la Coupe de France. On voulait savoir où on en était, surtout face à une NF2, le niveau où on veut être demain. La victoire nous a permis de repasser la marche en avant et derrière, on enchaine. J’attendais une vraie réaction des filles et elles l’ont pris par le bon bout (…) Le match à Beaumont dimanche était un vrai traquenard, car on avait Nina (Duflos) et Sandrine (Roche) qui jouaient presque sur une jambe, Jessy absente, et en face des adversaires qui semblaient jouer leur vie sur la rencontre. On a fait parler l’expérience."

CB : quel est le programme pour les semaines à venir ?

CP : "les filles continuent de s’entraîner cette semaine avec Simon. Puis coupure à partir du 22 décembre. Le match de Montferrand arrive très tôt, juste après les fêtes (samedi 8 janvier), donc on va tout faire pour se remettre dans le rythme et aborder la phase retour le mieux possible. Rien n'est encore joué en haut de classement. A savoir également que la victoire en Coupe de France nous a ouvert l’accès au plateau national du 23 janvier (NDLR : le lieu et les adversaires restent encore à déterminer). On a la chance d’avoir joué cinq des six premiers du championnat sur leurs terrains et si la situation sanitaire reste ce qu’elle est, on finira par trois des quatre dernières rencontres de la saison à domicile. L’objectif reste la montée, nous gardons notre destin entre nos mains..."

Photo Sly SLy Sport